Le Québec : un leader sous observation

Montréal Un rapport publié aujourd’hui par la Fondation David Suzuki, qui établit un classement des provinces canadiennes en fonction de leurs efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), démontre que ce sont les provinces et non le gouvernement fédéral qui mènent la lutte contre les changements climatiques. Le rapport de la Fondation, publié au lendemain de la publication de l’inventaire canadien des émissions de GES, confirme que le gouvernement fédéral ne peut s’attribuer le mérite de la faible augmentation des émissions de GES au Canada en 2010.

En l’absence d’importantes politiques nationales pour lutter contre les changements climatiques, le rapport de la Fondation souligne que certaines provinces ont pris la relève en adoptant leurs propres plans et politiques, notamment le Québec, qui s’est classé au deuxième rang aux côtés de l’Ontario, qui occupe le sommet du classement. La Colombie Britannique s’est quant à elle classée au troisième rang. Selon Karel Mayrand, directeur général pour le Québec de la Fondation David Suzuki : « Dans le contexte d’un abandon complet de la lutte aux changements climatiques par le gouvernement fédéral et de la performance désastreuse du Canada en matière d’émissions de gaz à effet de serre depuis 1990, ce sont les provinces qui doivent obtenir le crédit des maigres avancées réalisées dans le dossier du climat au Canada ».

La Fondation David Suzuki souligne aussi que les trois provinces de tête représentent 75 p. 100 de la population canadienne et une part importante de l’économie du pays, ce qui démontre hors de tout doute qu’il est possible de conjuguer croissance économique et lutte aux changements climatiques. Elle note cependant qu’aucune province canadienne n’a obtenu un classement excellent, les trois provinces de tête se contentant d’un classement « très bien ».

Le rapport souligne les efforts importants faits par le Québec, notamment les progrès réalisés grâce au premier Plan d’action sur les changements climatiques (2006-2012) qui s’achève cette année. Il félicite particulièrement le Québec d’avoir mis en place, aux côtés de la Californie, un système de plafonnement et d’échanges des émissions de GES, d’avoir adopté de nouvelles normes d’efficacité énergétique des véhicules en plus d’un programme d’inspection obligatoire des véhicules.

La Fondation David Suzuki félicite également le Québec d’avoir adopté la cible de réduction des émissions la plus ambitieuse en Amérique du Nord et encourage la province à se doter d’un second plan d’action sur les changements climatiques (2013-2020) qui soit crédible, efficace et à la mesure de ses ambitions. « Le défi pour le Québec sera celui de la cohérence. Il est virtuellement impossible pour le Québec d’atteindre la cible qu’il s’est fixée en développant une industrie pétrolière et gazière et en ne prenant pas dès maintenant un virage majeur en faveur des transports collectifs, » a affirmé Karel Mayrand. « C’est pourquoi la Fondation David Suzuki maintient le Québec sous observation dans l’attente de décisions dans les dossiers des transports et de l’énergie ».

La Fondation David Suzuki rappelle qu’un examen effectué en octobre 2011 par le Commissaire à l’environnement et au développement durable fédéral a conclu que la stratégie du gouvernement fédérale est « incohérente, vague et non-transparente » et qu’en général, les politiques gouvernementales sont maintenant estimées 90 p. 100 moins contraignantes qu’en 2007. « Il reste maintenant à voir si le gouvernement fédéral appuiera le Québec et les autres provinces et territoires dans leurs efforts de devenir de véritables chefs de file, sur le plan mondial, dans la lutte contre les changements climatiques, » conclut Monsieur Mayrand.

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Source :
Manon Dubois Crôteau, Spécialiste des communications, Fondation David Suzuki : 514-679-0821, mdubois@davidsuzuki.org

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