Dire au revoir au gazon dans son jardin

Fleurs de jardinL’histoire des pelouses est fondée sur la richesse et le statut social.

Dans l’Angleterre du 17e siècle, seuls les riches propriétaires terriens avaient des pelouses (une monoculture d’herbe courte et bien entretenue). Le travail autrefois accompli par les moutons a de plus en plus été confié à la main-d’œuvre humaine, surtout à proximité des habitations. Avant l’apparition des tondeuses à gazon, rares étaient les propriétaires qui pouvaient se permettre d’embaucher des personnes pour faucher et désherber leur pelouse.

L’utilité d’une pelouse? Elle est purement décorative.

Compte tenu de la réalité actuelle…

  • Les pénuries d’eau (Moins d’eau pour les pelouses signifie davantage d’eau propre et potable pour nous!)
  • Les bienfaits pour la santé de creuser dans la terre
  • Plus de passion pour une alimentation saine et locale
  • Le déclin des populations de pollinisateurs et de la faune sauvage
  • Le désir de moins gaspiller
  • La valeur grandissante de l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée

…sommes-nous prêt.e.s à remettre en question, voire à abandonner, l’habitude des pelouses?

Au Canada, il y a environ 6,2 millions de pelouses. La reconversion d’un quart seulement de chaque pelouse équivaudrait à environ 14 400 hectares d’habitat pour les pollinisateurs.

Saviez-vous que dans le District régional de la Capitale, sur l’île de Vancouver, la pelouse est la couverture terrestre la plus dominante et qu’elle contribue le plus au gaspillage de l’eau?

Rejoignez le mouvement de « réensauvagement » et créez des paysages plus comestibles! Faites de la nature votre alliée. Elle a des conséquences délicieuses.

Cultivez une forêt nourricière

La forêt nourricière est une pratique de permaculture comportant plusieurs couches (jusqu’à sept!) de plantes, y compris des arbres comestibles, des arbustes, des plantes grimpantes, des plantes herbacées et des couvre-sol. Les plantes imitent souvent ce qui se trouve dans les forêts indigènes à proximité et ne nécessitent pas de travail du sol et souvent pas de désherbage, d’engrais ou d’irrigation. Les plantes des forêts nourricières peuvent avoir de nombreuses utilisations, de l’alimentation à la médecine. La diversité des plantes permet aussi une récolte tout au long des saisons.

Explorez les forêts locales pour voir ce qui pousse naturellement. Notez ce qui prospère et comment les choses poussent les unes par rapport aux autres (par exemple, l’étage dominant par rapport au sous-étage) et identifiez les espèces. Créez ensuite une liste pour rechercher des variantes commerciales productives des plantes sauvages ou les espèces indigènes elles-mêmes.

Astuce :

Apprenez à tailler les racines. C’est peut-être la raison pour laquelle beaucoup de vos plantes n’ont pas survécu après la transplantation. Lorsque vous retirez une plante de son contenant, les racines ont-elles la même forme que le contenant? Utilisez vos doigts pour libérer les racines ou coupez-les à l’aide d’un sécateur. Cela facilitera la colonisation du sol par les nouveaux poils racinaires et aidera la plante à s’établir.

Cultivez des fraises des bois

Vous avez une parcelle de gazon inutilisée et difficile à entretenir, peut-être sur un boulevard ou sous une clôture? Voulez-vous recouvrir le sol de votre jardin d’une alternative douce aux copeaux de bois? La fraise des bois est faite pour vous. Cette plante indigène très répandue peut être utilisée pour remplacer le gazon, comme couvre-sol ou comme paillis vivant autour de plantes plus grandes.

Tondre moins, c’est bien. Mais remplacer une pelouse – ou un sol stérile ou un paillis de bois – par des fraises des bois fera de vous un.e héros.ïne de la biodiversité!

La fraise des bois est une plante herbacée vivace (à tige souple) qui pousse dans divers habitats dans la majeure partie de l’Amérique du Nord, y compris dans presque toutes les provinces et tous les territoires. Facile à cultiver, elle produit des baies (pour les oiseaux et les êtres humains) et des fleurs pour les pollinisateurs. Certaines fleurs présentent même des marques ou des motifs distincts qui guident les pollinisateurs vers le nectar et le pollen.

Le xéropaysagisme

Utilisez jusqu’à 50 % d’eau en moins grâce au xéropaysagisme ou à l’aménagement paysager avec des plantes indigènes mieux adaptées à votre région. Nos jardins peuvent devenir beaucoup plus semblables à la nature d’autrefois.

Astuce :

L’endroit et la manière dont vous plantez une espèce peuvent aider à réduire ses besoins en eau. Évitez de planter lorsque les plantes subissent déjà un stress dû à la sécheresse. Vous pouvez choisir de tailler 50 % des feuilles/branches pour réduire les besoins en eau d’une plante qui subit un stress.

La culture sur butte (Hügelkultur)

Hügelkultur est un mot allemand qui désigne un « monticule de terre » créé avec des résidus verts tels que des bûches, des branches, de l’herbe coupée, des feuilles, du compost et du carton ou de la paille. Après avoir creusé une tranchée, superposez les matières organiques, puis plantez! Au fur et à mesure que le bois se décompose, il libère lentement des nutriments (jusqu’à 20 ans) et l’ensemble du monticule agit comme une éponge pour retenir l’eau, séquestrer le carbone et bien plus encore.

Astuce :

Laissez les souches. Ne perdez pas d’argent à les enlever; laissez le bois mort utile sur place. Saviez-vous que le bois mort peut abriter plus de vie que les arbres vivants? Les biologistes les appellent même des « hot spots »! Plantez autour, sur ou dans la souche! Vous avez une nouvelle souche fraîche? Accélérez la décomposition et recouvrez-la de terre. De vieilles souches ou des morceaux de bois peuvent également ajouter une structure agréable à l’œil dans votre jardin et votre cour, ainsi que créer un habitat pour les abeilles sauvages et les bestioles telles que les salamandres et les grenouilles.

Concevez un jardin pluvial

Un jardin pluvial aide à minimiser le problème du ruissellement des eaux pluviales – des centaines de litres d’eau de pluie ruisselant sur des surfaces dures comme les toits, les routes et les allées. Par exemple, des lits peu profonds de 15 à 30 centimètres (6 à 12 pouces) remplis de plantes indigènes filtreront jusqu’à 90 % des polluants. Les jardins pluviaux permettent aussi à l’eau de s’écouler suffisamment profondément dans le sol pour contribuer à la recharge des nappes phréatiques.

Aménagez un pré fleuri

Les prés fleuris (meadowscape) sont dépourvus d’arbres et d’arbustes et sont constitués de 40 à 60 % d’herbes indigènes. Ils nécessitent peu d’entretien – il suffit de tondre une fois par an! Ils ont besoin de plein soleil et sont généralement secs, mais ils peuvent aussi être humides. Plantez des espèces qui fleurissent au printemps, en été et en automne. Apprenez-en davantage sur la superposition des couches et la transformation de votre pelouse en un pré que même les agent.e.s des règlements municipaux aimeront!

Astuce :

Faites du paillage en feuilles au lieu d’arracher le gazon. Ajoutez simplement trois couches de carton (sans ruban adhésif ni agrafes) pour étouffer la pelouse. Ajoutez ensuite de la terre, du compost ou des lits surélevés et commencez à planter! Les copeaux de bois d’arboriculture (gratuits) sont parfaits pour les sentiers entre les plates-bandes. Appelez une entreprise d’élagage pour demander un chargement gratuit ou repérez un camion de broyage dans votre quartier.

Plantez une haie indigène

Les haies sont une barrière vivante et linéaire de plantes – arbres, arbustes ou même fleurs sauvages. Elles peuvent délimiter une propriété (par exemple, un substitut de clôture), créer une barrière visuelle à une route et bloquer le vent. Elles offrent également des avantages à la faune sous la forme d’abris, de pollen, de nectar et de corridors de déplacement. Essayez des plantes comestibles comme les espèces de roses, l’amélanchier, le cerisier de Virginie, le sureau ou le noisetier à long bec. La Fédération canadienne de la faune offre des conseils sur les haies et des suggestions de plantes ici.

Astuce :

Les haies peuvent fournir des couloirs de déplacement et des cachettes pour les serpents et autres animaux sauvages.

Créez un jardin propice aux pollinisateurs

Tout le monde peut fournir un habitat essentiel aux abeilles (surtout aux abeilles sauvages!), aux papillons, aux papillons de nuit, aux coléoptères, aux colibris et à d’autres pollinisateurs. De plus, lorsque vous attirez plus d’insectes, vous accueillerez plus d’oiseaux.

Astuce :

Placez quelques roches dans un endroit ensoleillé qui deviendront des sites de repos pour les papillons. (Les amas de roches peuvent aider à augmenter le nombre de serpents qui mangent les limaces!)

Plantez un arbre

En plus d’être (généralement) beaux à regarder, les arbres offrent de nombreux avantages écologiques « invisibles ». Ils séquestrent le carbone, produisent de l’oxygène, régulent la température, préviennent l’érosion, réduisent la pollution et le bruit, diminuent les inondations et le ruissellement, fournissent un habitat pour la faune et la flore et améliorent la santé mentale et le bien-être de l’être humain.

Les recherches montrent que les quartiers riches ont généralement une meilleure couverture d’arbres et d’arbustes que les quartiers pauvres. Cette inégalité est mise en évidence lorsque l’on considère l’impact des arbres sur la santé écologique, personnelle et même financière d’une communauté.

Alors que plus de 80 % de la population canadienne vit dans des zones urbaines et que les effets des changements climatiques se font de plus en plus sentir, vous pouvez apporter votre contribution en plantant des arbres dans votre quartier et/ou en soutenant des plans ambitieux d’écologisation des villes qui accordent la priorité à l’équité.

Si vous ne pouvez pas planter d’arbres dans votre jardin, votre cour ou votre quartier, en raison des coûts, des règlements de zonage municipaux ou d’autres raisons, vous pouvez quand même contribuer à rendre votre communauté plus verte et plus résiliente.

  • Trouvez un organisme local qui participe à la plantation d’arbres.
  • Trouvez un jardin communautaire qui organise un atelier de plantation d’arbres.
  • Faites campagne pour que les plans d’écologisation des villes comportent des engagements en matière de foresterie urbaine.
  • Célébrez les arbres et adoptez des façons d’être comme un arbre.

Astuce :

Essayez un sac d’arrosage à libération lente pour les nouveaux arbres qui commencent à s’établir.

Des types variés d’aménagement paysager sont possibles. Vous ne savez pas par où commencer? Engagez et consultez une entreprise spécialisée en plantes indigènes et paysages comestibles. Ou utilisez des livres et des ressources en ligne, voire trouvez un.e mentor.e local.e ou suivez un cours pour vous aider à réaliser votre rêve.