Vancouver/Toronto /Montréal — La Fondation David Suzuki accueille favorablement le plan d’action climatique pancanadien annoncé aujourd’hui dans le cadre de la réunion des premiers ministres du pays, mais elle signale que le Canada doit instaurer davantage de mesures pour respecter son engagement envers l’Accord de Paris et l’objectif convenu de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 – 2 degrés Celsius.

« C’est un bon début pour mettre le Canada sur la voie d’un avenir plus propre et plus prospère sur les plans économique et environnemental, a déclaré Karel Mayrand, directeur général pour le Québec de la Fondation David Suzuki. Le Canada a enfin jeté les premières bases d’un réel plan national de lutte contre les changements climatiques qui, s’il est réalisé intégralement, permettra au pays de se rapprocher sensiblement de sa cible de réduction des émissions pour 2030. Ces politiques devront être améliorées avec le temps. »

Le gouvernement fédéral a certainement exercé un important leadership en déployant à l’échelle pancanadienne certaines des solutions climatiques provinciales les plus intéressantes, et en proposant des mesures supplémentaires.

Le plan d’action propose quelques solutions clés, notamment :

  • une hausse du prix du carbone afin de favoriser l’innovation et le déploiement des énergies propres;
  • l’élimination progressive de l’électricité produite à partir du charbon;
  • un nouveau code du bâtiment qui stimulera l’efficacité énergétique des constructions résidentielles et autres;
  • une norme sur les combustibles propres qui permettra de réduire les émissions issues des combustibles utilisés dans le transport;
  • un engagement à investir 45 G$ sur 10 ans dans le transport collectif, les véhicules électriques et les infrastructures liées aux énergies renouvelables;
  • l’exigence imposée au secteur pétrolier et gazier de réduire ses émissions de méthane;
  • un mécanisme d’examen pour tenir les parties responsables de mettre en œuvre le plan.

La grande absente de la stratégie annoncée est toutefois une norme VZE (véhicule zéro émission) semblable à celles du Québec et de la Californie, qui rendrait plus accessibles et populariserait les véhicules électriques au Canada, quoique le plan n’inclue pas de mesures pour accroitre l’infrastructure de recharge pour les véhicules électriques. La Fondation s’inquiète également d’une concrétisation des projets d’oléoducs et d’infrastructures de GNL approuvés dernièrement, car cela empêcherait le Canada de réduire davantage ses émissions, condition néanmoins essentielle au maintien de la hausse de la température de la planète dans une fourchette sécuritaire. La réalisation de ces projets obligerait en outre d’autres secteurs de l’économie canadienne à une réduction draconienne de leurs propres émissions.

Nos décideurs doivent maintenant élaborer un calendrier d’implantation [des mesures annoncées] et expliquer de manière convaincante comment les nouveaux projets d’oléoducs et de GNL s’inscrivent dans le plan national de réduction des émissions d’au moins 30 pour cent par rapport aux niveaux de 2005 d’ici 2030.

« Un plan crédible ne doit pas envoyer de messages contradictoires en ce qui touche aux priorités nationales, a ajouté Karel Mayrand. Toute action responsable sur le plan de la lutte contre les changements climatiques exige que l’on se détourne des combustibles fossiles et que l’on soutienne la diversification de l’économie, afin d’assurer aux citoyens de ce pays de bons emplois maintenant et dans l’avenir, tout en assurant la protection de l’environnement. Voilà ce qui serait agir véritablement dans l’intérêt du pays. »

L’on sait que la demande de combustibles fossiles — et partant, leurs marchés — est appelée à diminuer à mesure que se déploieront les mesures bien concrètes de lutte contre les changements climatiques dans les grandes économies à travers le monde. Aussi le Canada doit-il dès aujourd’hui s’engager sur la voie de la transition vers une économie propre et ainsi asseoir sa position concurrentielle sur le plan économique, assurer la pérennité de notre environnement et la qualité de vie de ses citoyens.

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