Montréal – La coalition Sortons la Caisse du carbone salue les progrès que la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) a accomplis suite au déploiement de sa Stratégie d’investissement face au défi climatique rendue publique en 2017.

Les résultats publiés par la Caisse ce matin dans le Rapport d’investissement durable 2018 montrent que le plan de la CDPQ commence à porter fruit, et qu’une véritable réorientation vers les énergies renouvelables et les investissements sobres en carbone est en train de s’opérer dans la gestion du bas de laine des Québécois.

« Nous sommes encouragés de constater que la Caisse applique son plan rigoureusement et que ses choix d’investissement envoient un signal clair aux marchés. Néanmoins, des cibles absolues de réduction des GES sont nécessaires pour s’assurer que les efforts de la Caisse seront suffisants, et surtout, qu’ils seront alignés avec ce que la science du climat exige », a déclaré Karel Mayrand, directeur de la Fondation David Suzuki au Québec.

Le rapport publié aujourd’hui confirme une réduction de 10% de l’intensité carbone par dollar investi en 2018, celle-ci étant passée de 79 à 72 tonnes d’équivalent CO2 par million de dollars. Rappelons que l’objectif original de la caisse était une réduction de 25% de l’intensité carbone par dollar investi entre 2017 et 2025.

En 2018, la valeur du portefeuille de la Caisse a augmenté de 4,2% pendant que l’intensité des émissions qui lui est associée a diminué de 10%. C’est donc dire que son portefeuille générait moins de gaz à effet de serre à la fin de l’année par rapport au début de cette période.

Pour Sébastien Collard, porte-parole de la coalition, « la Caisse peut sans conteste continuer sur cette lancée et réduire encore davantage les émissions associées à son portefeuille, car des secteurs représentant peu d’actifs sont responsables de la majorité des émissions. Par exemple, 4% de son portefeuille est investi dans la production d’électricité et génère 48% des émissions. Comme les énergies renouvelables sont aujourd’hui plus compétitives, qu’elles procurent des revenus supérieurs et stables, la Caisse a tous les leviers en main pour répondre à l’appel de la science voulant que nous diminuions nos émissions de 50% d’ici 2030. »

Autre signal encourageant : les investissements sobres en carbone de la CDPQ ont augmenté de 18 G$ en 2017 à 28 G$ en 2018, dépassant son objectif qui était initialement de 26G$ pour 2020, et l’amenant à revoir ses objectifs à la hausse pour viser 32 G$ en 2020.

Selon Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie à Greenpeace Canada, « les résultats de la Caisse sont encourageants et montrent à quel point elle pourrait être plus ambitieuse et agir de manière plus résolue face à l’urgence climatique. Elle doit rapidement se fixer des objectifs encore plus ambitieux de manière à ce qu’ils soient enfin alignés avec l’Accord de Paris et les exigences des scientifiques selon qui les émissions mondiales de CO2 doivent être réduites de moitié d’ici 2030 et être à net zéro en 2050*. La Caisse doit aller plus loin et écouter les Québécois, jeunes et moins jeunes, qui exigent davantage de leadership et veulent pouvoir être fiers de la performance climatique de leur bas de laine. »

Rappelons que le mois dernier, la coalition Sortons la Caisse du carbone a publié un rapport analysant le rendement des 50 entreprises du secteur de l’exploitation pétrolière et gazière dans lesquelles la CDPQ détenait ses plus grands investissements boursiers entre 2011 et 2018. Selon nos calculs, ces entreprises ont encaissé une perte de 4,3% pendant cette période, ce qui s’est traduit par une perte de la valeur de ces placements de 3 G$.

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Contact :

Loujain Kurdi, communications, Greenpeace Canada lokurdi@greenpeace.org 514-577-6657

Diego Creimer, communications, Fondation David Suzuki, dcreimer@davidsuzuki.org 514-999-6743

N.b. La coalition Sortons la Caisse du Carbone regroupe la Fondation David Suzuki, Greenpeace Canada, Recycle ta Caisse, Réalité climatique Canada, l’Association pour la voix étudiante au Québec (AVEQ), Justice climatique Montréal (JCM), Leap Montréal, Mobilisation environnement Ahuntsic-Cartierville (MEAC) et Eau Secours!.