RÉACTION – Pour diffusion immédiate

Montréal, le 6 juin 2018 – La Fondation David Suzuki est déçue de la décision du gouvernement du Québec de maintenir les activités d’exploration d’hydrocarbures sur une partie de son territoire, notamment dans le Bas Saint-Laurent et en Gaspésie. Pour la Fondation, cette décision va à l’encontre des objectifs de l’Accord de Paris qui sont incompatibles avec l’ajout de nouvelles infrastructures ou l’exploitation de nouveaux gisements d’énergies fossiles.

Pour Karel Mayrand, directeur général pour le Québec et l’Atlantique, « la science est claire : la vaste majorité des réserves connues d’hydrocarbures doit demeurer dans le sol si nous souhaitons limiter le réchauffement planétaire sous les deux degrés. En choisissant de poursuivre l’exploration de nouveaux gisements sur son territoires, Québec va à l’encontre de l’accord de Paris. »

La Fondation rappelle également que l’aventure pétrolière et gazière du Québec a jusqu’ici coûté des dizaines de millions en fonds publics et continue d’être largement soutenue financièrement par l’État alors que le G7 a pris l’engagement en 2016 de retirer toutes les subventions aux énergies fossiles.

Bien que les règlements annoncés aujourd’hui soient plus contraignants que ceux qui avaient initialement été proposés, la Fondation rappelle qu’ils permettent l’application d’une loi sur les hydrocarbures qui a été adoptée sous le bâillon en dépit de l’opposition des Premières Nations, des agriculteurs, des organisations syndicales de plusieurs centaines de municipalités, de groupes écologistes et citoyens, de même que de toutes les formations d’opposition à l’Assemblée nationale. En adoptant ces règlements, le gouvernement fait fi de l’opposition et met en péril la paix sociale dans les régions où les activités d’exploration sont appelées à se multiplier.

Si la Fondation accueille avec satisfaction l’interdiction de la fracturation dans le schiste, ce qui exempte en partie la vallée du Saint-Laurent, elle se questionne sur la logique qui permet des activités de fracturation ou de stimulation de puits dans d’autres régions.

« Après avoir exempté Anticosti, et maintenant la vallée du Saint-Laurent, des activités d’exploration pétrolière et gazière, selon quelle logique le gouvernement considère-t-il moins risqué et plus acceptable de permettre cette exploration dans le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie ? L’environnement et les populations de ces régions ont-ils une valeur moindre aux yeux du gouvernement ? », se demande Karel Mayrand. « Le gouvernement a raté une occasion en or de mettre définitivement un terme à l’exploration d’hydrocarbures avant que la multiplication des puits ne cause des problématiques environnementales et ne divise encore plus les collectivités. »

La Fondation David Suzuki rappelle que le gouvernement s’est récemment adressé aux tribunaux pour museler des manifestants qui ont érigé un campement aux abords de la route donnant accès au projet Galt de la compagnie Junex en Gaspésie. La Fondation est préoccupée du recours éventuel à la force pour déloger ces manifestants pacifiques qui ont reçu l’appui de leaders traditionnels de la Nation Mi’gmaq.

–30–

Pour plus d’information :

Diego Creimer, communications, 514-999-6743 dcreimer@davidsuzuki.org