Trois-quarts des échantillons de miel évalués seraient infectés

5 octobre 2017, MONTRÉAL — À la suite de la publication d’une étude sur la présence de néonicotinoïdes dans des échantillons de miel prélevés sur cinq continents, incluant sept au Canada, le directeur général de la Fondation David Suzuki pour l’Ontario, le Dr Faisal Moola, a tenu à réagir comme suit :

« La détection de traces de néonicotinoïdes dans des échantillons de miel prélevés dans toutes les régions du monde démontre une fois de plus l’étendue préoccupante de la contamination environnementale causée par l’utilisation répandue des pesticides néonicotinoïdes (néonics). »

Tel que souligné par les auteurs de cette étude éclairante, les abeilles constituent de véritables sentinelles au regard de la qualité de notre environnement. La présence de résidus de pesticides dans le miel indique une contamination aux endroits où butinent les abeilles.

« Bien que les concentrations de néonicotinoïdes soient en deçà des niveaux considérés par les autorités responsables comme risqués pour la consommation humaine, les abeilles demeurent vulnérables. L’exposition constante à ces pesticides toxiques, aux côtés d’autres facteurs de stress environnementaux, menace nos pollinisateurs et notre sécurité alimentaire. »

Les résultats de recherche les plus récents renforcent la nécessité pour le Canada d’interdire sans délai l’utilisation de tous les néonicotinoïdes afin de prévenir une plus grande contamination environnementale.

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Pour toute demande de renseignement :

Geneviève King-Ruel, communications, 514-582-9692 gking-ruel@davidsuzuki.org

Notes à l’éditeur:

Une étude publiée aujourd’hui dans la réputée revue scientifique Science révèle que des pesticides néonicotinoïdes (néonics) ont été détectés dans trois-quarts des échantillons de miel recueillis à travers le monde, incluant au Canada. L’étude peut être consultée en ligne ici

Les néonics menacent un nombre important d’espèces et sont impliqués dans le déclin global des pollinisateurs. Les néonicotinoïdes sont toxiques pour les abeilles, et ce, même à de faibles niveaux d’exposition. Parmi les preuves des dommages causés par ces pesticides, on compte les effets sur le système immunitaire des abeilles, sur leur reproduction et sur leur comportement, incluant le butinage et la navigation entre la ruche et les fleurs. Les abeilles entrent en contact avec le nectar et le pollen contaminé et parce qu’elles ne meurent pas systématiquement sur le champ, elles le ramènent à la ruche, exposant du coup toute la colonie.

La deuxième édition de l’Évaluation mondiale intégrée de l’impact des pesticides systémiques sur la biodiversité et les écosystèmes diffusée il y a près d’un mois à Ottawa par le Task Force on Systemic Pesticides (TFSP) révélait de nouvelles preuves d’impacts écologiques de l’utilisation des néonicotinoïdes.

En 2012, l’Agence de règlementation de la lutte antiparasitaire de Santé Canada a entamé une réévaluation des risques de trois pesticides néonicotinoïdes pour les pollinisateurs. L’Agence a affirmé qu’elle publierait une évaluation préliminaire des risques et qu’elle proposerait, si nécessaire, des mesures règlementaires.