VANCOUVER, le 8 février 2018 — Malgré de nombreuses promesses du gouvernement de mettre fin aux avis sur la qualité de l’eau pour les Premières Nations, les limites de la bureaucratie fédérale empêchent de résoudre entièrement la crise, affirme le rapport Pour que les promesses deviennent réalité : de l’eau potable pour les Premières Nations, publié aujourd’hui.

Ce rapport de la Fondation David Suzuki évalue les progrès du gouvernement fédéral par rapport à l’objectif de mettre fin, d’ici 2021, aux 91 avis sur la qualité de l’eau à long terme touchant les réseaux publics. Malgré un engagement clair de la part de la ministre des Services aux Autochtones, le rapport attribue au gouvernement une note d’échec à huit des quatorze indicateurs établis pour évaluer les progrès.

« Le gouvernement fédéral a fait des pas importants pour régler la question de l’eau potable des Premières Nations. Or, les mesures mises de l’avant jusqu’à maintenant sont insuffisantes pour qu’il puisse tenir sa promesse de mettre fin aux problèmes d’eau potable dans les communautés affectées dans les délais qu’il s’était fixés, affirme Sylvain Perron, analyste de politiques publiques à la Fondation David Suzuki. En attendant, partout au Canada, des milliers de membres des Premières Nations continuent de vivre sans accès à l’eau potable, certains depuis des décennies. »

Selon le rapport, les facteurs suivants doivent faire l’objet de précisions :

  1. la mesure dans laquelle les plans de protection des sources d’eau existants sont mis en œuvre;
  2. la gestion des allocations budgétaires et des crédits non utilisés;
  3. la mise en place d’une réglementation pour engager la responsabilité du gouvernement fédéral auprès des Premières Nations concernant l’eau potable.

« Il s’agit d’une question fondamentale en matière de droits de la personne, qui devrait interpeller tous les habitants du pays, estime Steve Cornish, le chef de la direction de la Fondation David Suzuki. La résolution de cette crise serait un pas de plus vers la réconciliation. »

Le rapport recommande au gouvernement d’améliorer ses processus en :

  • investissant dans des modèles éprouvés d’approches gérées par les Premières Nations pour éliminer les avis sur la qualité de l’eau et en promouvant ces modèles, notamment en élaborant et en mettant en œuvre des plans de protection des sources d’eau;
  • adoptant des méthodes rapides mais éprouvées pour moderniser les systèmes de potabilisation, et en prévoyant un financement adéquat et transparent pour l’exploitation et l’entretien de ces systèmes;
  • mettant en place des lois et des réglementations qui font valoir le droit des Premières Nations à l’eau potable en tant que partenaires égaux.

Bien que le pronostic soit inquiétant, le rapport fait également état de solutions novatrices provenant des communautés, et qui permettent de mettre fin aux avis sur la qualité de l’eau.

« Donner accès à de l’eau propre et sans danger peut s’avérer complexe. Les solutions varient en fonction des circonstances », affirme Jim Brown de la Première Nation Lytton de Nlaka’pamux, qui a travaillé comme directeur de l’exploitation et de l’entretien pendant 35 ans, et comme membre du conseil de bande pendant 22 ans. « Nous avons trouvé une solution dernier cri et mobile en faisant appel au gouvernement fédéral, au secteur privé, à trois universités et aux membres de la communauté Nickeyeah. Grâce à ce cercle de confiance, nos résidents ont aujourd’hui accès à une eau propre et sans danger. »

Le budget fédéral de 2016 comprenait 1,8 G$ en nouveaux fonds pour régler la question de l’eau potable. Cependant, en décembre 2017, un rapport du directeur parlementaire du budget a révélé que ces investissements dans les infrastructures d’aqueduc et d’égout ne couvraient que 70 % des sommes nécessaires pour mettre fin à tous les avis sur la qualité de l’eau touchant les Premières Nations du Canada d’ici 2021.

La version intégrale du rapport Pour que les promesses deviennent réalité est accessible à l’adresse davidsuzuki.org/water.

 

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Geneviève King-Ruel, gking-ruel@davidsuzuki.org, 514 582-9692 (en français)

Alan Worsley, aworsley@davidsuzuki.org, 604 600-5341 (en anglais)

 

Note aux médias : Le rapport complet, le sommaire et une fiche d’information sont accessibles à tous les médias.