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Montréal – La Fondation David Suzuki considère que le projet de loi 44 qui met de l’avant une réforme nécessaire de la gouvernance climatique au Québec ne va pas assez loin en matière d’indépendance, de cohérence et d’imputabilité dans l’action climatique menée par l’État québécois. Malgré certains éléments intéressants, la réforme est une occasion manquée d’insuffler un véritable élan à la lutte aux changements climatiques en mobilisant l’ensemble de l’appareil gouvernemental.

Pour Karel Mayrand, directeur général pour le Québec à la Fondation, « le nouveau modèle de gouvernance proposé ne répond pas à l’ampleur de la mobilisation requise pour répondre aux exigences de l’Accord de Paris. »

La Fondation David Suzuki déplore que le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques n’ait qu’un pouvoir de consultation, et qu’aucune obligation ne soit imposée aux autres ministères de soumettre leurs décisions à un test climat. « Les autres ministres devront consulter le ministre de l’Environnement, mais ils n’ont aucune obligation de se plier aux besoins de la lutte aux changements climatiques. C’est une recette pour que rien ne change », a-t-il précisé.

Rappelons que M. Mayrand a été membre du comité-conseil sur les changements climatiques auprès de trois gouvernements successifs de 2010 à 2018, et membre de la Table des Parties prenantes de Transition énergétique Québec (TEQ) qui est abolie dans le cadre de ce projet de loi. Pour M. Mayrand, « à titre de membre de la table des parties prenantes de TEQ, je déplore la disparition de cette organisation à laquelle on n’aura pas laissé la chance de faire ses preuves. Aucune évaluation ou analyse ne nous a été présentée pour justifier cette décision et le gouvernement n’a pas fait la preuve que ce changement était nécessaire. »

La Fondation accueille favorablement la création d’un comité consultatif sur les changements climatiques et notamment le fait que ses travaux seront rendus publics. Elle déplore cependant que ce comité coexiste avec un autre comité consultatif auprès du ministre de l’Énergie. Pour la Fondation, il s’agit d’une occasion manquée de créer un seul comité d’experts qui conseillera le gouvernement sur l’ensemble de ses décisions climatiques et énergétiques. Ce comité devrait être indépendant et devrait se voir confier la responsabilité de faire rapport annuellement sur l’ensemble de l’action gouvernementale en matière de changements climatiques.

En dernier lieu, la Fondation David Suzuki accueille favorablement la création du Fonds d’électrification et de changements climatiques, mais est préoccupée par l’abandon de la règle qui allouait les deux tiers de son financement au soutien des transports collectifs. Elle invite le gouvernement à préciser ses intentions sur la manière dont le manque à gagner pourrait être comblé si une diminution de ce financement devait subvenir.

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Contact : Diego Creimer, affaires publiques et communications, dcreimer@davidsuzuki.org 514-999-6743