La Semaine des océans débute avec une demande de moratoire pour l’ensemble du golfe ainsi qu’un comité d’examen indépendant

Golfe du Saint-Laurent — Des pêcheurs, environnementalistes, Premières nations et d’autres groupes ont amorcé la Semaine internationale des Océans avec une demande au gouvernement fédéral, Terre-Neuve-et-Labrador, Nouvelle-Écosse, Île-du-Prince-Édouard, Nouveau-Brunswick et du Québec d’instaurer immédiatement un moratoire sur l’exploration et l’exploitation pétrolière et gazière dans l’ensemble du golfe du Saint-Laurent. Ils ont faire suivre cette demande par un appel à une commission d’examen indépendante pour l’ensemble du golfe, le tout accompagné de consultations publiques approfondies afin d’évaluer si les activités pétrolières et gazières en haute mer devraient être autorisés à procéder dans le golfe.

« Depuis des temps immémoriaux, les eaux et les rives du golfe du Saint-Laurent ont été utilisées et occupées par les Innus dans le nord et les Micmacs au sud, à des fins telles que la pêche, la chasse, et la navigation. En raison de ces faits, nous avons des droits qui sont reconnus et confirmés par l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982 et que les gouvernements fédéral et provinciaux sont tenus de consulter et de nous accommoder afin d’éviter tout dommage irréparable à l’exercice de nos droits » a déclaré Troy Jerome au nom de l’Alliance Innu-Mi’gmaq pour la protection du golfe du Saint-Laurent.

« La Coalition Saint-Laurent publie aujourd’hui un rapport sur la question du développement des hydrocarbures dans le golfe du Saint-Laurent, qui met en évidence le fait que les conditions ne sont pas en place pour permettre ces activités dans ce précieux et fragile écosystème. Par conséquent, un moratoire pour l’ensemble du golfe apparait essentiel », a ajouté Jean-Patrick Toussaint, de la Coalition Saint-Laurent. « Le Golfe est l’une des dernières places sur la terre où aucune activité pétrolière extracôtière n’est en cours. Nous nous devons ainsi que pour les générations futures de protéger et de restaurer l’intégrité écologique de ce bel écosystème », de conclure Toussaint.

Les rives du golfe du Saint-Laurent attirent des millions de visiteurs à chaque année vers les plages immaculées du parc national de l’Île-du-Prince-Édouard et celles des Îles-de-la-Madeleine; les paysages majestueux de Cabot Trail du Cap-Breton; les symboles emblématiques comme le Rocher Percé en Gaspésie, et les fjords spectaculaires de l’ouest de Terre-Neuve. Les pêches comme celle au homard, l’anguille et le crabe des neiges supportent des milliers de familles dans les cinq provinces. Des espèces en voie de disparition telles les baleines bleues, le thon rouge, les bélugas, la morue du Nord, en plus de nombreuses autres espèces importantes se nourrissent, se reproduisent et élèvent leur progéniture dans les eaux du golfe. Tout cela pourrait être mis à risque dû à l’exploration et l’exploitation d’hydrocarbures.

« Comme récemment souligné dans le numéro de mai du National Geographic, le golfe est encore un écosystème abondant, riche et grouillant de vie. Il pourrait le demeurer si seulement nous prenions le temps et mettions les efforts nécessaires pour mieux en comprendre les complexités et le voir dans son ensemble plutôt que le diviser artificiellement en juridictions provinciales », a déclaré Ellie Reddin de la section de l’Île-du-Prince-Édouard de Save Our Seas et Shores. « L’industrie pétrolière extracôtière a déjà accès à 85% des eaux de la côte est du Canada. Assez, c’est assez. Nous devons déclarer un moratoire pour l’ensemble du golfe sur les activités pétrolières et gazières », de conclure Reddin.

« Les ressources marines ont subi diverses pressions, comme la pollution industrielle, l’acidification, l’hypoxie et le changement climatique au cours des dernières décennies. Nos efforts de pêche ont été grandement touchés et nous avons été contraints de s’adapter à cette réalité. Les pêcheurs et les associations de pêche ont fait d’énormes efforts pour soutenir cette ressource renouvelable et par conséquent, nous disons non à l’ouverture du golfe à l’industrie pétrolière et gazière qui ajouterait sans aucun doute une pression supplémentaire à cet écosystème déjà sensible », a déclaré Greg Egilsson, Président du Gulf Nova Scotia Herring Federation.

Les groupes insistent également qu’une commission d’examen et des consultations publiques approfondies soient tenues sur cette question importante dans l’ensemble des cinq provinces afin de consulter les communautés et les Premières Nations au sujet de l’avenir du golfe du Saint-Laurent.

« Chaque année, des milliers de résidents et de visiteurs des communautés environnantes dépensent plus d’un milliard de dollars sur les activités récréatives et touristiques axés sur le patrimoine naturel et culturel du golfe ainsi que sur ses rives pittoresques. Sommes-nous prêts à risquer ces trésors nationaux pour des revenus hypothétiques et non durables? C’est pourquoi il est de la plus haute importance pour nous que toutes les communautés autour du golfe soient consultées sur ce qui est en enjeu… leur avenir », a déclaré John Jacobs de Nature Newfoundland and Labrador.

« Nous devons garder à l’esprit que l’exploration pétrolière proposée dans le golfe du Saint-Laurent ne s’opéra pas dans le vide, déconnecté de la réalité », a commenté Matthew Abbott, coordonnateur du programme marin au Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick. « Les eaux côtières de l’Atlantique du Canada font déjà face à un important stress dû aux changements climatiques, en particulier en raison de la hausse des températures et l’acidification des océans, pour ne pas mentionner le trafic pétrolier existant, le forage extracôtier à certains endroits ainsi qu’une foule d’autres menaces. Afin de favoriser la résilience des écosystèmes et de conserver les habitats critiques, il est essentiel que des régions relativement intactes, tel le golfe du Saint-Laurent, soient laissées à prospérer », a conclu Abbott.

Les groupes appellent également les communautés et les citoyens de partout dans les Provinces du golfe et de partout au Canada à passer à l’action en demandant aux gouvernements fédéral et provinciaux d’instaurer un moratoire pour l’ensemble du golfe du Saint-Laurent sur les activités pétrolières et gazières, ainsi qu’un comité d’examen indépendant sur cette question.

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Pour signer l’alerte à l’action: https://action2.davidsuzuki.org/fr/golfe

Pour télécharger le rapport de la Coalition Saint-Laurent: https://bit.ly/1kNvlMQ

Liste des signataires du communiqué :

Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick — Nouveau-Brunswick
Ecology Action Centre — Nouvelle-Écosse
Gulf Nova Scotia Herring Federation — Nouvelle-Écosse
Alliance Innu-Mi’gmaq pour la protection du golfe du Saint-Laurent
Nature Newfoundland and Labrador — Terre-Neuve et Labrador
Save Our Seas and Shores Coalition — Nouvelle-Écosse
Save Our Seas and Shores Coalition — Chapitre de l’Île-du-Prince-Édouard
Sierra Club Canada Foundation — Chapitre de l’Atlantique
Coalition Saint-Laurent — Québec

Sources pour les médias :

Jean-Patrick Toussaint, Ph.D. (Français/Anglais)
Chef des projets scientifiques, Fondation David Suzuki (Québec)
Porte-parole pour la Coalition Saint-Laurent
438.884.4720

Troy Jerome (Anglais)
Alliance Innu-Mi’gmaq pour la protection du golfe du Saint-Laurent
506.759.2000

Ellie Reddin (Anglais)
Save Our Seas and Shores Coalition (Île-du-Prince-Édouard)
902.566.3600

Greg Egilsson (Anglais)
Gulf Nova Scotia Herring Federation
902.485.1729
902.396.7068 (cellulaire)

John D. Jacobs (Anglais)
Ancien Président — Nature Newfoundland and Labrador
709.738.3147

Matthew Abbott (Anglais)
Conseil de la conservation du Nouveau-Brunswick
506.529.8838
506.321.0429 (cellulaire)