Le Canada doit aussi agir dès maintenant et mettre fin à l’utilisation des néonics afin de protéger les abeilles et l’environnement

Ottawa — La Commission européenne a pris aujourd’hui une décision historique en votant l’interdiction, d’ici la fin de 2018, de toutes les utilisations des néonicotinoïdes, une catégorie de pesticides qui représentent une menace pour les pollinisateurs et d’autres espèces. Il s’agit là d’une grande victoire pour les abeilles et l’environnement. Des organismes défenseurs de l’environnement et de la santé réclament que le Canada fasse de même et qu’il adopte une mesure équivalente pour faire cesser toutes les utilisations de ces pesticides nocifs.

En février, une évaluation menée par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a conclu que les controversés insecticides constituent une grande menace pour les abeilles sauvages. Les conclusions de l’EFSA concordent avec celles d’une association indépendante internationale de scientifiques connue sous le nom de Task Force on Systemic Pesticides (TFSP). Les examens systématiques de plus de 1 000 publications d’études scientifiques effectués par la TFSP ont révélé que les néonics menacent non seulement les pollinisateurs, mais également la biodiversité et la sécurité alimentaire à l’échelle mondiale. Qui plus est, la TFSP a conclu que ces pesticides ne garantissent pas une amélioration du rendement des cultures en plus d’être, la plupart du temps, inefficaces.

Alors que l’Union européenne va rapidement de l’avant à cet égard avec une mesure exhaustive, l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) de Santé Canada en est encore au point d’instaurer en parallèle de simples restrictions règlementaires en la matière. L’ARLA a proposé l’abandon graduel d’un seul néonic, l’imidaclopride, et seulement à compter de 2021, au plus tôt. En décembre 2017, l’ARLA a suggéré de maintenir l’homologation des deux autres néonics les plus utilisés actuellement et d’apporter seulement quelques restrictions à leur utilisation. Les néonics comptent parmi les insecticides les plus utilisés au Canada et leur usage a entraîné une contamination massive de l’environnement.

Les organismes ci-haut mentionnés font donc appel au gouvernement du Canada pour qu’il emboîte le pas à l’Union européenne en adoptant lui aussi une mesure exhaustive et rapide en ce qui concerne l’interdiction de tous les néonics afin de protéger les pollinisateurs et la biodiversité.

Le présent communiqué de presse est diffusé conjointement par Équiterre, la Fondation David Suzuki, Environmental Defence, l’Association canadienne des médecins pour l’environnement et l’Association canadienne du droit de l’environnement.

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