Madrid ­– La dégradation des océans de la planète et leur lien avec l’aggravation de la crise climatique ont été mis en évidence lors d’une présentation à la COP25 par les scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) qui ont rédigé le Rapport spécial sur les océans et la cryosphère dans le contexte du changement climatique. L’information contenue dans le présent rapport, ainsi que dans d’autres rapports spéciaux, doit être prise en considération par les délégués au fur et à mesure qu’ils poursuivent leurs négociations.

Les océans risquent de subir des dommages irréparables si la crise climatique n’est pas évitée, selon les scientifiques. En discutant du troisième des trois rapports publiés par le GIEC cette année, les présentateurs ont noté que les effets de la dégradation du climat sur l’océan sont omniprésents, persistants et fondamentalement dangereux pour toute vie sur Terre.

«La crise climatique est aussi une crise océanique. Les données scientifiques confirment que les impacts sur l’océan ayant déjà été causés par la dégradation du climat sont maintenant enfermés dans le système et qu’il est impossible d’y mettre fin. Ce que nous pouvons arrêter, ce sont les autres impacts d’origine humaine qui minent davantage la santé de l’océan, comme les impacts de la pollution, de la surpêche et de la destruction de l’habitat – et les émissions de carbone qui exacerberont ces effets», a déclaré Stephen Cornish, directeur général de la Fondation David Suzuki. «Le Canada peut jouer un rôle de chef de file dans tous ces domaines.»

Cette COP a été qualifiée par le pays hôte, le Chili, comme une «COP bleue». «La détérioration de l’océan devrait motiver fortement les dirigeants mondiaux à accroître leurs ambitions de limiter le réchauffement à 1,5 °C, conformément à l’Accord de Paris. Nous attendons du gouvernement canadien qu’il envoie un signal clair qu’il respectera son engagement à l’égard des contributions nationales de réduction de GES plus ambitieuses pour 2030, et cela, d’ici l’an prochain», a précisé Stephen Cornish.

La détérioration de la santé des océans a un impact particulier sur les populations côtières les plus vulnérables qui tirent leur source principale de protéines des fruits de mer sauvages et de la pêche. «Lors de cette COP, il est évident que les pays riches comme le Canada doivent s’attaquer à ces types d’impacts disproportionnés en faisant leur juste part pour se solidariser avec ces populations», a renchéri M. Cornish. 

Les océans font tout leur possible pour nous protéger des pires impacts de la dégradation du climat. Sa capacité de continuer à le faire s’affaiblit et les conséquences de cette situation sont catastrophiques pour nous tous.

Dans tous les cas d’extinction massive de l’histoire de la Terre, trois facteurs ont été présents: la désoxygénation, le réchauffement et l’acidification. En raison de la dégradation du climat, tous les trois sont maintenant observés dans l’océan.

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