Montréal – La décision du gouvernement fédéral d’approuver l’expansion du pipeline Trans Mountain avec certaines conditions vient saboter les possibilités du Canada de s’attaquer à l’urgence climatique que le Parlement d’Ottawa a déclarée la veille à peine. Toute augmentation de la production d’énergies fossiles réduira la marge de manœuvre du pays pour atteindre ses engagements climatiques internationaux, et retardera la transition vers les énergies propres et renouvelables.

« Le fait d’approuver l’expansion d’une infrastructure d’énergie fossile au moment où le pays déclare l’urgence climatique vient saper les efforts déployés à ce jour pour réduire nos émissions, a déclaré Karel Mayrand, directeur de la Fondation David Suzuki pour le Québec. Malgré les conditions strictes qui s’y ajoutent, nous sommes toujours inquiets pour l’avenir des orques de la côte ouest, déjà au bord de l’extinction. »

L’expansion de l’oléoduc et la multiplication par trois du volume de bitume transporté augmenteront les émissions de carbone des sables bitumineux –déjà la principale source des émissions de GES au Canada– et compromettront les progrès accomplis par les provinces comme le Québec qui ont investi des milliards de dollars pour mettre un prix à la pollution et accélérer la transition énergétique.

L’objectif du Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques est de respecter les engagements climatiques internationaux et faire du Canada un leader de la croissance propre. Cet objectif sera beaucoup plus difficile à atteindre avec l’agrandissement de Trans Mountain.

« La Canada voit déjà les bénéfices de s’attaquer aux changements climatiques avec la tarification de la pollution par le carbone, le plan adopté pour fermer toutes les centrales à charbon d’ici 2030, l’appui à l’électrification du parc automobile et les normes plus strictes pour l’essence. Nous continuerons d’appuyer ces mesures qui vont dans le bon sens, a ajouté Karel Mayrand. Mais l’intensification du trafic de superpétroliers, avec l’augmentation du bruit sous la mer qui en résulte et le risque accru de déversement, nous inquiète au plus haut point. Un seul déversement pourrait signer l’arrêt de mort pour les populations des orques et saumons. »

Les citoyens d’un bout à l’autre du pays s’inquiètent des changements climatiques et veulent léguer aux générations futures un avenir viable. Un oléoduc à capacité élargie ne cadre pas avec cette volonté. Les océans et les terres en santé sont essentiels pour les peuples autochtones, ils constituent une source de revenus pour plusieurs industries et somme toute, ils inspirent des millions de concitoyens.

« Nous nous solidarisons avec les communautés autochtones qui ont défié le projet d’expansion s’appuyant sur leurs titres et leurs droits. L’approbation de Trans Mountain se fait sans le consentement des communautés autochtones clés le long du tracé et sur la côte ouest, particulièrement menacées par le projet », a conclu Karel Mayrand.

-30-

Pour plus d’information :
Diego Creimer, affaires publiques et communications, 514-999-6743 dcreimer@davidsuzuki.org