Nous sommes sur la bonne voie, mais nous cheminons à pas de tortue vers notre destination

Ottawa – Les groupes environnementaux et du secteur de la santé ont accueilli favorablement l’engagement du gouvernement fédéral à entamer le processus de mise à jour de la loi canadienne en matière de substances toxiques et à adopter des réformes dès 2020. Toutefois, nous craignons que, d’ici à ce que la loi soit renforcée, des menaces évitables pour l’environnement et la santé du public subsistent.

La Loi canadienne sur la protection de l’environnement de 1999 (LCPE) aura bientôt vingt ans et force est de constater qu’elle a échoué à encadrer de manière efficace les sources actuelles de pollution et les risques que comportent les produits chimiques toxiques de nos jours. En juin dernier, le Comité permanent de l’environnement et du développement durable a effectué un examen complet de la Loi et a formulé 87 recommandations en vue de la renforcer. Aujourd’hui, la ministre de l’Environnement et du Changement climatique du Canada a répondu officiellement aux recommandations, indiquant que le gouvernement fédéral s’engageait à apporter les modifications législatives nécessaires pour faire entrer la loi dans le XXIe siècle.

Des groupes environnementaux et du secteur de la santé, des scientifiques, des groupes communautaires et des dirigeants du secteur des produits chimiques ont exhorté le gouvernement à mettre en œuvre les recommandations du Comité et à renforcer la loi afin de protéger la santé des êtres humains et l’environnement et d’aider le Canada à devenir un chef de file mondial en matière de chimie verte.

La LCPE a été négligée pendant bien trop longtemps. La modernisation de cette loi fondamentale en matière d’environnement doit être une priorité afin de mieux protéger les Canadiens et notre environnement contre les produits chimiques toxiques et la pollution.

« Il est décevant de devoir attendre jusqu’en 2020, mais au moins le gouvernement a reconnu que mettre à jour notre loi en matière de substances toxiques est la clé pour assurer une solide protection contre les produits chimiques toxiques, et il a présenté un plan rigoureux pour introduire des réformes concrètes, a déclaré Muhannad Malas d’Environmental Defence. Entre-temps, le gouvernement devrait commencer à mettre en œuvre des solutions qui n’exigent pas de modifications législatives, comme la divulgation complète et l’étiquetage des biens de consommation contenant des substances toxiques. »

« Tant que le Parlement ne renforcera pas la LCPE, une troublante disposition à négliger la justice environnementale et les gens vulnérables perdurera, a affirmé Elaine MacDonald, directrice du programme de collectivités saines d’Ecojustice. Sans une loi plus solide, les enfants et les collectivités marginalisées, comme les gens qui vivent dans la vallée pétrochimique de l’Ontario, continueront de porter de façon disproportionnée le fardeau des répercussions liées à la pollution. »

« Les gens au Canada devraient avoir le droit de vivre dans un environnement sain, a déclaré Peter Wood de la Fondation David Suzuki. Des dizaines de milliers de Canadiens ont exprimé leur appui au renforcement de la LCPE et à la reconnaissance juridique des droits environnementaux, comme c’est déjà le cas dans 150 pays. Nous veillerons à ce que le gouvernement tienne sa promesse de travailler de concert avec la population sur cet enjeu. »

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Contact :
Diego Creimer, communications, Fondation David Suzuki 514-999-6743 dcreimer@davidsuzuki.org