Selon la Fondation, le développement d’une industrie pétrolière québécoise pourrait effacer les efforts de réduction de GES réalisés depuis 1990

Montréal — La Fondation David Suzuki a dévoilé aujourd’hui le mémoire qu’elle présente à la consultation sur les enjeux énergétiques initiée par le gouvernement du Québec. La Fondation accueille favorablement quatre des six objectifs stratégiques mis de l’avant par le gouvernement et invite Québec à éviter la complaisance dans le dossier des hydrocarbures et de l’approvisionnement en pétrole.

Dans son mémoire, la Fondation David Suzuki appuie les quatre premiers objectifs stratégiques énoncés par le gouvernement, soit la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), l’efficacité énergétique, la production d’énergies renouvelables et la mise en valeur des surplus d’énergie pour soutenir l’électrification des transports et le développement industriel. « Avec ces objectifs, le Québec se positionne clairement en faveur d’un virage vers une économie verte », a déclaré Karel Mayrand, directeur général de la Fondation pour le Québec.

La Fondation David Suzuki invite le gouvernement à se donner les moyens de ses ambitions. « Le gouvernement met de l’avant une vision ambitieuse de l’avenir énergétique du Québec qui demeurera lettre morte s’il n’est pas prêt à y consacrer la volonté politique et les moyens financiers requis », a soutenu M. Mayrand. Selon la Fondation, le Québec doit également relever le défi de la cohérence dans les interventions gouvernementales. Selon Karel Mayrand, « Le Québec ne peut plus prétendre soutenir la réduction des émissions de GES et l’efficacité énergétique tout en consacrant 85% de ses investissements en transport dans le réseau routier contre 15% seulement dans les transports collectifs. C’est une question de cohérence ».

En s’appuyant sur des outils de modélisation développés dans le cadre du Projet Trottier sur l’avenir énergétique du Canada, la Fondation David Suzuki constate que la cible de réduction des émissions de GES du Québec sera bientôt hors de portée si des mesures ambitieuses ne sont pas prises dès maintenant. La Fondation s’inquiète du retard pris par le Québec à cet égard et demande la publication du nouveau plan d’Action sur les changements climatiques 2013-2020.

Finalement, la Fondation invite le Québec à éviter la complaisance dans le dossier des hydrocarbures. Les deux derniers objectifs stratégiques qui visent l’exploitation des hydrocarbures en sol québécois et la diversification des sources d’approvisionnement laissent beaucoup de questions en suspends et entrent en contradiction directe avec les autres objectifs stratégiques énoncés. « Selon nos calculs, si le Québec produisait sur son territoire 10% de sa consommation actuelle de pétrole, cela causerait une augmentation de ses émissions de GES qui effacerait à elle seule les efforts de lutte aux changements climatiques réalisés depuis 1990 », a affirmé Ian Bruce, chef d’équipe, changements climatiques, de la Fondation David Suzuki. « Le Québec doit clarifier comment il entend concilier ses objectifs de réduction des émissions de GES tout en se lançant dans cette industrie à haute intensité d’émissions. Le fardeau de la preuve est sur ses épaules », a-t-il ajouté.
Consultez le mémoire sur le site Web de la Fondation : https://bit.ly/1eoViV9

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